Tickets EuroMillions - où sont-ils imprimés?
Nombreux sont les joueurs qui achètent leur grille de loto dans l’espoir fou de remporter le jackpot, quand d'autres le font parfois par habitude, ou sont même désabusés. Pourtant, derrière cette grille, de papier ou virtuelle, se cachent mille possibilités, et notamment celles du ticket qui change les vies... Or, si nous avons déjà consacré plusieurs articles aux tickets gagnants, on parle rarement des autres, les tickets perdants. Ici, nous allons revenir à la source de tous ces tickets, perdants et gagnants, sur leur fabrication qui, comme on peut s’en douter, est ultra sécurisée.
Où les tickets de loto sont-ils imprimés?
Il y a quelques semaines, une entreprise sous haute sécurité a ouvert ses portes à une émission de télévision bien connue des français : Complément d’Enquête. Cette entreprise, ce n’est pas celle chargée d’imprimer les billets de banque, mais des bouts de papier qui ont une valeur bien plus importante : les tickets gagnants des loteries et jeux à gratter autorisés par la Française des Jeux. Loto, EuroMillions et autres cartes à gratter que l'on obtient encore plus facilement en ligne...
Dans l’émission de Complément d’Enquête, les téléspectateurs ont donc pu découvrir les mesures de sécurité mises en place par l’entreprise pour protéger ses locaux. La fabrication et l’impression des tickets gagnants est en effet très sensible. Et pour entrer, il faut montrer patte blanche (en l'occurrence un badge distribué sur le volet). Chaque nouvel arrivant est observé à la fois par le regard perçant des gardiens, mais aussi par les nombreuses caméras de sécurité qui assurent la surveillance 24 heures sur 24, pour ne rien laisser passer.
C’est Marc-André Doyon, vice-président régional de l’entreprise, qui s’exprime ensuite pour expliquer comment fonctionne son entreprise. Les tickets gagnants sont imprimés dans la partie des entrepôts qui est nommée le cerveau (ou “Brain” en anglais, puisque les locaux ne sont pas en France).
Une activité sous haute protection de l’autre côté de l’Atlantique
Cette société, qui imprime pourtant des tickets de loterie et de jeux à gratter français ne se trouve en effet pas sur notre territoire, mais de l’autre côté de l’Atlantique, au Canada. Scientific Games est plus précisément localisée dans la banlieue montréalaise depuis plus de 25 ans.
Chaque année, l’entreprise canadienne imprime près d’1,5 milliard de tickets de jeu, avec pour principale mission qu’aucun de ces derniers ne puissent être falsifiés. Pour y parvenir, ses employés utilisent plusieurs couches (près de 20) d’encre et de vernis. Pourquoi 20 alors que seulement 4 ou 5 seraient suffisantes pour obtenir le visuel recherché : justement pour que l’on puisse déterminer quel ticket est falsifié ou non.
L’opération totale ne prend pas plus de quelques minutes : 2 minutes précisément pour transformer une feuille de papier blanc sans aucune valeur en un ticket coloré qui va potentiellement changer la vie de son détenteur. Tout ça pour
Une activité presque toujours réalisée en Amérique
Ce n’est pas la première fois que les secrets d’impression des tickets de loterie ont été dévoilés. En 2018 déjà, Le parisien avait poussé les portes de l’entreprise de Détroit, l’imprimerie Pollard, qui avait été chargée d’imprimer les tickets à gratter “Mission Patrimoine” de la Française des Jeux, dévoilés par le président Macron lui-même.
Stéphane Bern avait même fait le déplacement dans le Michigan pour superviser l’opération, et la presse dernier cri qui avait été utilisée pour l’occasion, d’une valeur de 20 millions de dollars et longue de 110 mètres. A l’époque, c’était la première fois que l’on voyait des tickets personnalisés.
En deux jours sans interruption, 75 bobines de 2,5 tonnes chacune et contenant respectivement 160 000 tickets avaient été libérés, représentant au total 670 km de tickets cartonnés, soit la distance qui sépare les villes de Paris et Avignon ! 18 couches d’encre étaient là encore utilisées pour rendre le résultat inviolable et intégrer des données variables (comme des chiffres) dissimulées sous le verni.
La vitesse d’impression des tickets à gratter est elle aussi impressionnante, puisqu’elle peut atteindre jusqu’à 18 kilomètres par heure. Le papier circule donc dans les bobines, aussi rapide que l'éclair, montant sur une presse de 6 mètres de haut, avant de redescendre comme sur des montagnes russes pour être soufflés sous le séchoir. Chaque échantillon subira ensuite plus de 50 tests (à la lampe ultra violet, au fer à repasser ou plongés dans une flaque d’eau) avant de rejoindre les présentoirs des bureaux de tabac et kiosque !
Un procédé complexe et coûteux en ressources qui est heureusement simplifié et nettement plus écologique, puisqu'entièrement numérisé lorsque les joueurs optent pour le remplissage de leur grille de loto sur Internet !
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