Tickets gagnants volés, la FDJ finit par payer

La Française des Jeux, ce n’est pas que des beaux contes de Noël ou des happy ends, c’est aussi 30.000 euros qui ont failli passer sous le nez d’Aziz suite à un vol de tickets gagnants à son domicile. Au Havre en 2010, ce passionné de paris sportifs avait réussi à amasser patiemment 177 tickets d’une valeur de 29.810 euros.
Jusqu’au bout, il a voulu croire en sa victoire malgré le cambriolage qui l’avait privé de la perspective immédiate de toucher le pactole. Les voleurs ont tenté de présenter cinq fois le fruit de leur larcin dans les bureaux de tabac pour l’échanger contre de l’argent... sans succès. Mais que ne ferait-on pas pour empocher des gains à la Française des Jeux même si on n’y a pas droit?
Avec la FDJ, il faut voir le ticket pour le croire!
Comme dans l’histoire de l’incrédule Saint Thomas, quand il s’agit de jeux d’argent et de hasard, la preuve se fait aussi par un ticket bien visible et palpable. Les joueurs chanceux ont la possibilité de se déplacer jusqu’à un point de vente agréé pour y réclamer jusqu'à 30.000 euros grâce à leur précieux sésame en papier. Le règlement veut que l’on présente également une pièce d’identité et ensuite, à nous le pactole sous forme de virement bancaire! C’est une machine bien huilée!
Il y a plus de 10 ans, le jeune Aziz a tout de suite coupé l’herbe sous les pieds de ses dépouilleurs, en signalant à la FDJ le vol de ses tickets qu’il pensait, à tort, bien à l’abri sous son matelas. Après son retour de vacances, il avait constaté l’effraction le 24 août. Malgré une plainte, les voleurs n’ont pas été retrouvés, mais on conseille toujours de ne pas ébruiter ses victoires aux jeux pour ne pas encourager les individus peu scrupuleux, qu’ils soient de parfaits inconnus ou des membres de notre entourage!
De toute façon, les voleurs sont repartis bredouilles à chaque fois, les gérants des PMU ayant été avertis qu’il existait au moins deux tickets d’une valeur de 10.000 euros qui circulaient illégalement. En 2010, Aziz avait misé gros sur le match opposant Lisbonne contre Nordsjaelland et celui du PSG contre Saint-Étienne. Malgré toutes ces précautions, notre heureux gagnant n’arrivait pas à avoir gain de cause auprès de la FDJ qui lui faisait du chantage à la façon “pas de bras, pas de chocolat”!
Un bras de fer avec la FDJ pour toucher 30.000 euros
S’il avait joué en ligne sur une plateforme de paris sportifs ou de loteries dignes de ce nom, le jeune homme de 27 ans à l’époque n’aurait pas été obligé d’en venir au procès. Rétrospectivement, on a tout à gagner à valider son billet d’un clic salutaire puisque dans ce cas, la seule trace numérique fait forcément foi. Lorsqu’on gagne, un mail nous est automatiquement envoyé sans avoir besoin de recourir à un tiroir ou à un matelas pour cacher notre preuve d’achat, et on peut même se permettre d’oublier qu’on a participé à un tirage!
Son combat pour prouver qu’il était bien à la tête de 29.810 euros aura duré six longues années... De rebondissements en reports, un procès rocambolesque s’est joué entre Aziz et la FDJ qui se rejetaient la faute en quelques dates clefs: janvier 2011 pour la mise en demeure de payer, avril 2012 et novembre 2014 pour le Tribunal de Grande Instance, et enfin la cour d’appel de Rouen qui a décidé qu’Aziz était dans son bon droit et que la FDJ devait le reconnaître comme l’unique possesseur des 177 tickets gagnants même s’ils s’étaient volatilisés!
Du jamais vu à la FDJ, c’est le cas de le dire! Mais la cour d’appel en a jugé ainsi, car selon l’avocate du plaignant, Maître Elisa Haussetête, la FDJ aurait accepté de verser les gains aux malfaiteurs si elle avait pensé qu’Aziz n’était pas le détenteur du ticket. Comme quoi, tout vient à point à qui sait attendre! Il suffit de provoquer la chance en jouant.
Un procès à la FDJ qui peut en cacher un autre!
Au final, les 29.810 euros ont su trouver leur chemin, comme s’ils avaient suivi la “loi de l’attraction” selon laquelle on attire à soi ce qu’on désire par la seule force de la pensée, un peu à la manière d’un aimant. Que l’on y croit ou pas, cela ne marche pas à tous les coups, comme on peut le voir avec ce joueur anonyme qui a eu beaucoup de culot en 2017 quand il s’est mis en tête qu’il était injustement grugé par l’EuroMillions – My Million!
À cheval sur les principes, le malheureux a tenté de remporter 46 fois 1 million d’euros grâce au code My Million. Voulant prouver que le code alphanumérique était truqué à la base, il s'est servi de son échec. Au Tribunal de Grande Instance de Nanterre, sa plainte n’a pas fait long feu puisque le règlement de la FDJ est pourtant clair concernant l’égalité des chances pour tous les joueurs.
Le 15 juin 2021, il a même été condamné à verser 3.000 euros de dommages et intérêts à notre institution du jeu nationale, au lieu de toucher comme il le pensait les 4,6 millions d’euros qu’il réclamait en guise de compensation suite à la “perte de chance et inégalité de traitement”. Pour le coup, c’est ce qu’on appelle l’arroseur arrosé... ou un mauvais perdant!