Des factures gagnantes au Portugal! Chaque ticket de caisse peut valoir un jackpot!

Au Portugal, plus besoin d’acheter un ticket pour jouer au loto! Depuis 2014, une simple facture vaut pour un billet et permet de gagner à la loterie. C’est un moyen d’inciter à acheter sans passer par une économie parallèle et sans se sentir plumé puisque cadeau à la clef. J’achète un livre, ou j’effectue des travaux chez moi, ma facture est automatiquement enregistrée auprès des impôts. Et chaque semaine, je peux être tiré au sort. Les Portugais en raffolent. Bien connus pour être des férus de jeux de hasard: l’EuroMillions, ou le Totobola ont un vrai succès populaire là-bas, ce qui a conduit l’État à s’en inspirer pour lutter contre la fraude fiscale. Ce type de tombola n’est pas la première du genre dans le monde, la “facture de la chance” a pu faire des émules au Brésil, à Taïwan et en Slovaquie, le premier pays d’Europe à l’avoir adoptée. Cette dernière décennie, les jeux de hasard dans les points de vente ou le loto en ligne ont été très en vogue d’autant plus qu’ils sauvent souvent la mise lors de crises économiques ou sanitaires en favorisant les élans et redistributions solidaires.

Gagnant-gagnant

Et le secrétaire d’État aux Affaires Fiscales a vu juste quand, en 2014, il disait attendre une augmentation de 50% des factures transmises au fisc: dans le mois qui a suivi l’annonce, les services fiscaux ont remarqué 45% de factures en plus. Le gouvernement mise sur la récupération de 600 à 800 millions d’euros, une sacrée somme! Plus les consommateurs mettront la main au porte-monnaie, et réclameront une preuve d’achat, plus les caisses de l’État seront renflouées, et plus les Portugais pourront espérer gagner des lots. Cela va même plus loin, puisque une déduction de 15% de la TVA acquittée sur factures de restaurant, garagiste ou encore coiffeur sera possible sur l’impôt sur le revenu.

La nature du gros lot a même été voté. Le choix des autorités s’était arrêté sur une voiture de luxe, mais aussi pourquoi pas, sur l’ajout d’un deuxième modèle de plus petite cylindrée. Un comble pour un pays dont les voitures manquent parfois cruellement de carburant, leurs propriétaires faisant face à des difficultés du quotidien! Néanmoins, l’idée est alléchante: une Audi A4 à 35.000 euros, ça ne se refuse pas! 60 tirages sont prévus par an, un peu plus d’un par semaine, de quoi motiver les consommateurs qui ne voyaient pas l’intérêt jusque là de payer leurs achats plein pot ou de réclamer leur reçu. Certains récalcitrants peuvent tout de même s’opposer aux tirages au sort en exerçant leur veto auprès des impôts. On peut imaginer qu’il s’agisse soit de personnes qui veulent préserver leurs données privées ou d’adeptes d’autres alternatives de transport.

Des jeux de hasard pour lutter contre la fraude fiscale

L’État a déboursé quand même 2 millions pour se procurer ces voitures, et certains y ont vu un paradoxe. Mais c’est une goutte d’eau comparé aux pertes que subit l’économie, avec un manque à gagner de 44 milliards dû à l’économie parallèle qui prend environ 27% du PIB. Une voiture n’y pourra rien changer, et la Ministre de la Justice, Paula Teixeira da Cruz voit dans ce recours à la “facture de la chance” une mesure plus symbolique que lucrative pour l’État. À noter que cette tombola exclue les professions libérales, les grandes entreprises et les PME qui ne peuvent pas jouer car elles sont jugées en partie responsables de la fraude. La Ministre rappelle à ce titre que la fraude de haut niveau sévit encore, et dit vouloir en faire une affaire personnelle: “Nous sommes en train de doter la Police Judiciaire de nouveaux moyens”. Reste que cette tombola de la chance peut aussi évoquer les factures de la dernière chance pour l’économie mais aussi pour les consommateurs chanceux qui ont tout à gagner avec ce nouveau loto qui peut désormais faire de n'importe qui un millionnaire ou le gagnant chanceux d'un véhicule ou d'autres lots...