L'impact de la crise sanitaire sur la loterie
L’horizon 2020 ayant été plutôt confiné, on a eu tout le loisir de s’adonner à notre passion des jeux en ligne! Privés de sorties et de matchs, on a délaissé les jeux dans les milieux clos tels que les bars et les casinos, y compris les paris sportifs (-95%) pour la FDJ. Et les jeux de société et les jouets (+83%), ainsi que les jeux de vidéo (+23%) ont aidé les 37% des français jouant plus que d’ordinaire à tenir le cap à la maison tandis que se multipliaient les restrictions sanitaires. Cette année-là, la loterie en ligne a eu particulièrement le vent en poupe, et elle pourrait bien battre des records en 2021.
Des tirages en ligne en hausse de 300%
Pendant le confinement, les loteries ont eu beaucoup de succès sur le site de la FDJ, avec 50% de mises supplémentaires enregistrées. L’envie était bien là de décrocher le jackpot pour sortir de la déprime ambiante!
Interviewée, la présidente-générale de la FDJ, Stéphane Pallez, confirme qu’au final, les bénéfices sont en hausse grâce à un plan d’économies de 80 millions d’euros combiné à 40% d’augmentation du numérique en 2020. Sans grande surprise, c’est la loterie en ligne qui a le mieux sorti son épingle du jeu!
Miser sur son téléphone ou son ordinateur portables à l’EuroMillions ou à des loteries du monde entier n’a jamais été si facile, surtout lorsque l’on récupère du temps qui n’est plus consacré au shopping en ville pour surfer sur le net. Il faut dire qu’avec un plafond de 200 millions qui franchira bientôt le seuil des 250 millions d’euros, le jackpot de l’EuroMillions a de quoi séduire les fans de sensations fortes. Et ce n’est pas le dernier gagnant français résidant dans le sud de la France à la tête de ce pactole record décroché à Noël qui dira le contraire!
Plus de 100 millions d’euros de jackpots remportés à l’EuroMillions en 2020, ça se fête! Covid-19 oblige, le nombre de gagnants en ligne a fortement augmenté: 26 gagnants pour le jeu My Million en 2020 contre 11 en 2014. En tout, 36 millionnaires de 1 à 72,9 millions d’euros ont validé leurs grilles sur le net l’année du confinement, que ce soit au Keno, au Loto ou à l’EuroMillions My Million, comme quoi les internautes ont du flair!
20% des revenus de la FDJ mis à mal avec des points de vente en berne
“Pendant le confinement, la FDJ n’a pas fait un tabac dans les civettes”, titre Le Figaro le 12 mai 2020. Ce qui a été le plus symptômatique, c’est la disparition du jeu “Amigo”: rester debout devant l’écran à l’intérieur du bar-pmu pour attendre les résultats n’a pas été jugé compatible avec les mesures barrières anti-Covid. Tous les jeux de grattage ont subi le même sort, et la FDJ déplore une perte estimée à 17 millions d’euros. Quant aux paris sportifs qui représentent 20% des revenus de la FDJ, ils ont vu leur santé s’améliorer lors de la reprise parcellaire des matchs en été.
Pour pallier au manque à gagner et rassurer les 450.000 actionnaires individuels, la FDJ a décidé de rogner sur la publicité, sur les frais administratifs et généraux et sur le déplacement des collaborateurs, réalisant ainsi des économies drastiques de 80 millions d’euros pour tenir tant bien que mal jusqu’au troisième trimestre.
En fin d’année, la barre semblait avoir été néanmoins redressée, et on envisageait même de relancer le défunt “Amigo”. L’action à la Bourse de Paris n’a jamais été aussi haute depuis son introduction en bourse en novembre 2019, avec un gain historique de 80% au sortir de l’année. Ce qui fait dire à la PDG de la FDJ que, malgré tout, 2020 fut “une année où on a été très agiles et très réactifs”, et ce, grâce notamment au Loto, mais pour combien de temps encore?
Du côté de nos voisins belges, la loterie nationale bat toujours des records même si elle subit une perte de 6 millions d’euros. La stratégie de diversité déjà adoptée en 2019 continue de fonctionner, comme le souligne la PDJ Jannie Haek: “Nous continuons à nous baser sur les jeux traditionnels de la Loterie, avec beaucoup de joueurs et de petites mises”. Et “5 euros dans la poche pour continuer à jouer un peu”, c’est la recette du bonheur du directeur financier Jean-Nicolas David!
Une ère nouvelle pour les loteries?
Les loteries solidaires ont pu fleurir en France pour soutenir le corps médical et les hôpitaux mis à rude épreuve, mais les bingos et autres loteries vidéo se sont vus suspendus jusqu’à nouvel ordre, de quoi mettre le moral des petits villages, et des lieux de divertissement comme les casinos, en berne.
L’Espagne, grande amatrice de loteries, a même dû cesser de jouer à l’EuroMillions pendant 2 mois. En effet, la Loteria Y Apuestas avait décidé d’arrêter totalement la vente de billets pour cause de coronavirus, ce qui peut modifier profondément le monde de la loterie à l’avenir. Tous les espoirs se sont donc reportés sur les activités en ligne: visioconférences, salons virtuels, le courant #PlayApartTogether (jouez ensemble à distance) qu’a préconisé l’OMS, et le commerce phygital ont pris du galon depuis la crise sanitaire.
Face à la pandémie mondiale, l’avenir est une loterie qui nous plonge dans l’incertitude. Mais une chose est sûre, c’est que les loteries, c’est une affaire qui roule et qui gagne!